Lors de la négociation salariale du 15 janvier dernier, et comme souvent dans cette mascarade qui se joue au détriment des salariés, la Direction de TotalEnergies a fait preuve de mépris, en plus d’être provocante et condescendante :
« les salariés de TotalEnergies sont trop payés si on les compare à toutes les Entreprises du CAC40 et les actionnaires ont été déçus du travail fourni par toutes et tous en 2024, les 18 milliards d’euros de bénéfices qui vont être annoncés ne leur suffisent pas ».
Un discours difficile à avaler alors que les résultats annoncés pour 2024 sont le troisième meilleur résultat du Groupe TotalEnergies en 100 ans d’existence.
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En son temps, feu Christophe de Margerie, PDG de Total, disait que « le patron de Total, ce n’est pas le PDG, ce sont les actionnaires ». Plus de 10 ans après, cette affirmation n’a jamais été aussi vraie. Aujourd’hui, la Direction se couche devant eux et dénigre le travail de ses salariés !
La CGT a spontanément appelé à la grève sur plusieurs sites industriels et par la suite, sur tous les sites de TotalEnergies en France, après les propositions indécentes de la Direction au regard des résultats exceptionnels du Groupe et face à la colère des salariés. Ces grèves ont été suspendues pour respecter la volonté des salariés en lutte et conscients que nous n’arrivions pas à élever le rapport de force à un niveau suffisant.
Si la direction a réduit le délai de réflexion à deux jours et communiqué sur tous les réseaux,
c’est pour marteler qu’un accord signé met fin à toute contestation. Et elle a trouvé l’appui d’Organisations Syndicales collaboratrices, sauf évidement la CGT. Mais ce qu’un texte fait, un autre peut le défaire, soyez-en convaincus !
La négociation avait tout d’abord coincé sur le chiffre de l’inflation. Contrairement à l’an passé, la Direction n’a présenté qu’un chiffre biaisé, celui qui l’arrangeait : 1,2% pour 2024. Au même moment, vous étiez nombreux à nous envoyer des captures d’écran d’une chaine d’informations en direct, qui annonçait 2% d’inflation en 2024, 1,9% hors tabac !
Après cette première contorsion des chiffres, la Direction a choisi le registre de la provocation. Pire, en refusant d’augmenter les salaires au niveau de l’inflation, la Direction organise la baisse généralisée des salaires chez TotalEnergies ! Ajoutons à cela que le coût du Capital dans le Groupe a été multiplié par 4 depuis 2019. Alors que les actionnaires nous coutaient 4 milliards d’euros en 2019, ce sont aujourd’hui 15 milliards d’euros qui sont livrés à la voracité des marchés !
Ce que certains ont osé appeler « grèves préventives », après les mouvements de 2022 qui avaient permis l’Augmentation Générale des salaires de 5,5% avec un plancher de 2000€ annuels, s’avère finalement être la meilleure méthode pour obtenir des augmentations significatives, à la hauteur de ce qu’attendent les salariés.
N’en doutez plus : la Direction compte reprendre ce qu’elle a donné chaque fois qu’elle fera le constat de l’absence d’une mobilisation des salariés.
LA CULTURE DE LA MIETTE CHEZ TOTALENERGIES !
En plus des Cadres qui pour certains ne pourront pas compenser le niveau de l’inflation avec une augmentation minimale garantie à seulement à 1% , les grands perdants de cette négociation sont les OETAM avec plus de 20 ans d’ancienneté pour qui l’enveloppe globale est de 2,3% (AG+AI), alors qu’elle est de 2,8% pour tous les autres. Côté enveloppe d’Augmentations Individuelles de 1,3% pour OETAM, rappelons que les mesures conventionnelles d’ancienneté et les promotions techniques pèsent 0,9% et sont incompressibles, même en l’absence d’accord salarial.
Ces propositions validées par l’accord signé vendredi vont vraisemblablement coûter moins de 30 millions d’euros au Groupe pendant que les actions de performances distribuées au NP14 et plus couteront 190 millions d’euros. Il y a un réel déséquilibre entre ce qui est donné aux niveaux de postes élevés et au reste de la population qui contribue aussi chaque jour à ces résultats records !
Malgré cela, cet accord a trouvé ses signataires. Les résultats des Elections Professionnelles de 2022 permettent cette validation au regard de chaque voix reçue par chacune des Organisations Syndicales s’étant présentée devant les salariés du Socle Social Commun. Ce résultat s’impose à toutes et tous, mais il doit rester dans les mémoires pour qui veut voir changer les choses à l’avenir.
Prochainement, deux choix nous feront face, soit rester dans ce que la CGT appelle « la culture de la miette », c’est-à-dire pour la Direction avoir systématiquement des signataires et continuer à proposer toujours moins, ou choisir la combativité pour obtenir ce qui est dû.
Car la CGT l’affirme : la situation n’aurait pas été tenable pour la Direction, face aux salariés, à l’opinion publique, aux politiques et aux médias, si cet accord n’avait pas été signé avec zéro augmentation pour 18 milliards d’euros de profits. Les OS auraient alors pu exiger publiquement la réouverture des négociations et la placer sous contrôle des salariés. Malheureusement, ceux qui portent le stylo ont voulu sécuriser les miettes que l’on lance à la piétaille, reprenant à leur compte la rhétorique du « c’était ça ou rien », au risque de voir cette mascarade se reproduire l’an prochain et les années qui suivent, encore et encore.
Fin 2025 vous aurez l’opportunité de donner plus de poids aux revendications CGT en votant pour elle lors des élections professionnelles à venir. Souvenez-vous en !