Qu’ai-je fait pour mériter tant de contrariétés ? Est-ce que je travaillais si mal avant pour m’entendre dire autant que je dois m’améliorer?
Derrière ceux qui vont bien – les gens de R&D par exemple ont le loisir de de prendre du plaisir et de proposer des projets innovants – il y a tous ceux pour qui beaucoup de choses se dégradent. Et pour celui pour qui cela va bien, quelle est la satisfaction de travailler avec des collègues qui se plaignent?
Je suis cadre et j’aime toujours autant les sujets sur lesquels je travaille, j’apprécie la plupart de mes collègues, mais alors pourquoi y-a-t-il un malaise, que tout n’est plus tout à fait comme avant…
Et une question me taraude, qu’ai-je fait de si mal pour mériter cela?
Alors bien sûr, il y a des choses qui s’améliorent : salle de convivialité, modernisation (comme il se doit pour une grande boite comme total), des managers en partie sensibilisés aux aspects humains, de grands mots – au travers des valeurs One Total, une certaine autonomie. Mais que vaut-elle quand les objectifs sont trop chargés et non prioritisés, quand pour autant tant d’autres points se dégradent?
Tant d’interrogations accompagnent les ingénieurs et cadres que la CGT a interrogés. Verbatim :
« Mais qu’est-ce qui ne va pas? Le coût du baril, la difficulté croissante de trouver des barils, la difficulté de vendre des études à cause de 3C et 4C, la tendance à sous-estimer le coût de nos prestations, une qualité de travail dégradée par le manque de moyens…Tout cela est subi ! Le stress, la surcharge de travail que certains acceptent parfois, et jusqu’à quel point ? S’améliorer, oui mais avec des moyens. Ce n’est pas aux cadres de subir le choix contestable de réduire les coûts « coute que coute » : tâches ingrates perte d’intérêt du travail, baisse du confort… ».