Edito
La Direction ne va pas nous faire croire que la maîtrise des coûts ne lui importe guère. Si le bénéfice net 2023 signe un nouveau record à 21,4 milliards de dollars, il ne faut pas avoir la mémoire courte et oublier les nombreuses chutes du prix du baril…
1993, 1998, 2001, 2008, 2015, 2018, 2020…
A chacune de ces crises, le Contrôle de Gestion a été le garant des exercices de réduction des coûts et des revues 4C&D associées, a permis à la Compagnie de traverser ces épisodes sans péril ; lors de la dernière baisse notable des cours en 2020, les investisseurs saluaient ainsi la résilience de TotalEnergies face à ses concurrents.
Lire le tract : 24.006-Controleur de gestion Espèce en danger R-V
Et votre métier ?
Le contrôle de gestion n’est pas le seul métier à être mis dans la balance, à subir de la sous-traitance à outrance ou à impacter négativement le travail de tous, managers inclus. Début d’inventaire.
- Pour les assistantes, la CGT l’a écrit et ré-écrit : la nécessité d’arrêter l’hémorragie est urgente. Voilà qu’un des syndicats signataires de la RCC, qui a accompagné les suppressions de postes en cascade, s‘aperçoit maintenant du malaise. La CGT se sent moins seule !
Car il est toujours nécessaire d’organiser des réunions, des missions et des expatriations aux quatre coins du monde, d’assurer les approvisionnements des équipes, non ? Le métier est un rouage essentiel de l’activité de la compagnie et doit être géré et développé comme tel ! - Dans les laboratoires, la CGT alerte depuis longtemps sur les risques de la sous-traitance et la honte de ne pas embaucher ces « collaborateurs » sur les postes qu’ils occupent…
La question est posée par le personnel concerné :
« Y-a-t-il un avenir pour les techniciens chez TotalEnergies »?
- Chez les cadres également, le manque de personnel est criant. En géosciences, par exemple, la CGT a alerté dans toutes les instances, la Direction a commencé à rattraper le retard, mais cela reste insuffisant !
Communication, contrats et achats, développeurs informatiques techniques, sont aussi d’autres métiers en souffrance.
L’accord actant la suppression de 500 postes, signé par SICTAME-UNSA, CFE-CGC et CAT n’est pas une fatalité. Les trop rares embauches ne combleront pas ce déficit. Il est encore temps de rattraper le temps perdu, à l’heure où la compagnie produit toujours plus de pétrole et de gaz, et où elle affirme vouloir se transformer pour être une major de la « transition » énergétique…
Enfin, comment la Compagnie peut-elle justifier ce manque d’ambition dans les recrutements ? Sans doute pas pour des raisons économiques après le bénéfice record de 2023 !